lundi 8 juin 2009

60%


60%, c'est le taux d'abstention aux élections européennes en France (40,48% de participation). Est-ce suprenant ?

Non. Ce tableau récapitulatif montre bien que l' abstention progresse régulièrement depuis 1979. Et ceci, tant en France que dans les autres pays puisque le taux de participation moyen européen suit exactement la même courbe que celui de la France.

Pourquoi une telle abstention ? À mon sens, ce n'est pas que l'électeur ne se sent pas concerné, mais qu'il est désillusionné voire désespéré. Ce que l'Europe montre régulièrement, c'est que le vote n'a plus aucune valeur. Fait-on un référendum pour demander l'avis du peuple, qu'on s'empressera de l'ignorer dans les mois qui suivent. Ainsi du non français à la constitution européenne qui s'est soldé par un traité de Lisbonne reprenant intégrealement son contenu. Ainsi du non irlandais au traité de Lisbonne qui se soldera au final, soyons-en certain, par l'adoption de celui-ci.

Alors à quoi bon voter ? C'est certainement ce que se sont dit une bonne partie de ces presque 60% d'abstentionnistes, de plus en plus conscient que l'Europe n'est pas une construction démocratique, mais une machine que rien ne peut arrêter.

C'est en tout cas l'analyse qu'on serait tenté de faire en constatant la désaffection des électeurs. Mais alors, me dira-t-on, pourquoi les listes eurosceptiques n'ont pas récolté plus de voix ?

La question mérite d'être posée. Il me semble que les eurosceptiques se rencontrent essentiellement dans des partis souvent qualifiés d'extrême droite, au moins par leurs détracteurs. Par conséquent, ceux qui seraient tentés de donner leur voix à des eurosceptiques, mais habitués à se méfier à de l'« extrême droite », n'ont plus d'autre choix que l'abstention.

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